Page sans titre

“DAISE LE VISIONNAIRE” ( extraits )

Texte de Mustapha Chelbi ,Docteur en sciences, littérature et sociologie.

De son vrai nom Desarmagnat, Daise est à la quête fantastique de son identité, une identité qui se déploie tel “un opéra fabuleux” selon le prince des visionnaire Arthur Rimbaud. Sa recherche picturale provoque en duel le surréel en puisant sa force dans le réel.

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Daise marie la peinture à la philosophie. La représentation des choses s’articule non pas comme une entreprise artisanale et simple copie de ce qui est, mais plutôt comme une extraordinaire expérience métaphysique ayant pour objectif d’inscrire le discours pictural dans le champ du savoir, non pas le savoir profane, mais celui ésotérique réservé aux grands initiés.

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Daise....a rassemblé dans une seule sphère le vécu, le rêvé, le pensé et le peint. plus de dichotomie, ni de distance entre ce que l’on ressent, ce que l’on pense, ce que l’on vit et ce que l’on peint...

Dépassant les limites du langage, Daise traduit sa pensée la plus profonde sur la toile. Le passage de l’ésotérique à l’exotérique, du dedans au dehors, du non dit au dit, de l’infini au fini s’effectue sans violence... De toute évidence Daise est un peintre du fantastique qui n’a pas désespéré du réel. C’est cette position qui fait sa singularité et son originalité.

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

En traduisant sa pensée en peinture, Daise a découvert un nouveau monde qu’il ne cesse d’explorer en solitaire dans le but altruiste de le ramener à la cité pour vivre son rêve en partage.

Visionnaire, il ne rejette pas le visible, mais utilise ce qu’il voit comme une étape indispensable et nécessaire pour atteindre ce qu’il ne voit pas. Et si le but de la peinture était de représenter l’invisible et non pas le visible?

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Daise veut aller au-delà des apparences, au-delà du motif et au-delà du visible pour accéder à l’immensité du champ pictural.... La vraie peinture est une pensée pure. De Marsaccio à Nicolas de Staël et de Piero Della Francesca à Hartung, l’exercice de la peinture est un engagement conceptuel.... Voilà en quelque sorte le message presque révolutionnaire de Daise. Il ne faut pas poser les objets de façon inerte sur la toile, mais leur donner un nouveau départ, une nouvelle vie en leur insufflant la fièvre de l’être.... C’est la peinture qui protège la lumière intérieure de l’homme et qui la transmet de génération en génération à travers les toiles des grands maîtres. C’est la quête de l’impossible qui a rendu possible la quête picturale. Les vrais peintres sont autant de chevaliers de la table ronde.

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

En nous tous est déposé le mystère de l’être que nous sommes incapables de traduire en pensée, en couleur ou en musique. C’est comme si nous étions captifs au fond de notre propre personne. Daise se propose, à travers son art de libérer cet “autre”qui double le moi et qui occupe en permanence ses pensées....Mystère d’être qui fonde l’existence même du tableau; c’est probablement ce qui échappe au tableau qui fait paradoxalement sa force...

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Peintre confirmé Daise pacifie les guerres intérieures qui habitent tout être pour atteindre la sérénité “la shekina”biblique, le nirvana des bouddhistes et la réconciliation à l’être décrite avec ferveur par Nikos Kasansakis et André Gide.

( “Impressions d’Artistes”, janvier 2005 )